Le bus s’ébranla lourdement.

    On eut dit qu’il tressaillait à l’idée de devoir transporter jusqu’en haut de cette pente impressionnante qu’est Bear Road, à la fois ses passagers et sa masse imposante de bus anglais. De l’impérial, André et moi regardions les voitures qui profitaient de notre lente et pénible ascension pour nous dépasser.

    Les arbres bordaient la route et formaient une haie d’honneur pour nous accueillir. Les plus hauts, avaient été amputés de leurs branches les plus épaisses, tandis que les plus frêles et les plus basses venaient parfois caresser l’autobus. On entendait les craquements successifs des vitesses difficiles à enclencher, suivis des rugissements plaintifs du moteur.

   Ainsi irrésistiblement, le bus s’arrachait-il à la pente roulait sur une centaine de yards, s’arrêtait à nouveau le temps d’absorber de nouveaux passagers et recommençait sa pénible ascension

EXTRAITS